Loin des grandes régions viticoles promises à sa culture, la vigne pousse parfois dans des lieux jugés inhospitaliers. Découverte de ces terroirs étonnants, aux conditions climatiques et géographiques très rudes.
Le métier de vigneron est difficile… et dans certains endroits encore plus qu’ailleurs ! Dans des grands pays viticoles comme dans des contrées où la présence de la vigne est plus aléatoire, des femmes et des hommes relèvent au quotidien le défi de conditions extrêmes liées au climat, aux dénivelés ou encore à l’altitude. Petit tour du monde de quelques-uns de ces vignobles de l’impossible.
« Drôles » de climats !
Cap sur l’Espagne et le littoral galicien. Ici, difficile de passer entre les gouttes, avec des précipitations qui dépassent souvent les 1 500mm par an. Alors, au bord de l’Atlantique, l’Albariño est cultivé sur des pergolas à environ deux mètres de hauteur, afin de préserver le raisin d’une trop grande humidité accumulée au sol.
En Patagonie, dans la région de Neuquèn, zone viticole la plus méridionale au monde, il pleut presque dix fois moins. À cette sécheresse, il faut ajouter le souffle brutal de vents violents et une réverbération solaire très intense : pénibles pour les humains et pour la plante. On retrouve cette ambiance dans certains secteurs du Chili où la vigne, notamment autour de Santiago, s’accroche à la montagne et s’élève ainsi allègrement autour de 800 mètres d’altitude.
Terroirs vertigineux
Plus que l’altitude, c’est la pente qui représente un sacré challenge pour les vignerons. Pour la tromper, du Pays basque à la Suisse en passant par Collioure, l’Autriche, Madère ou le Portugal, les hommes ont bâti des terrasses qu’il faut sans cesse entretenir et mis au point des systèmes de treuils pour travailler leurs terres ou vendanger les raisins. Dans les parcelles où ces aménagements sont absents, il faut parfois œuvrer à quatre pattes, voire s’encorder pour ne pas dégringoler dans le bas du coteau. Géographie singulière, comme celle des terroirs volcaniques et arides de Santorin et de l’Etna, des sols rocheux de la plaine de la Bekaa, au Liban, ou des sables de Capbreton, dans les Landes… Et, réchauffement climatique aidant, la vigne s’invite déjà sur des territoires inattendus, comme en Norvège ou sur quelques îles bretonnes ! Tous ces terrains compliqués à appréhender pour les vignerons ont bien sûr une influence sur les vins, en particulier le climat, qu’il soit sec ou humide, et l’altitude qui leur confère en général beaucoup de fraîcheur.
Ces vignes se distinguent par leur histoire, par leur tradition et par leur caractère unique. Porteuses d’un environnement et d’un paysage aux valeurs inestimables.