Vieux et forcément bon ?
Dans le monde du vin, on ne cesse d’entendre qu’aujourd’hui on boit les vins trop jeunes. L’impatience, l’absence de stockage dans des conditions adéquates, l’impossibilité financière pour nombre de vignerons de garder leurs vins avant de les vendre… de nombreuses causes conduisent à ce phénomène. Pour autant, est-ce atteindre le Saint Graal que de boire de vieux vins ?
Vieux… différents surtout !
Affirmer qu’un vin vieux est forcément bon peut susciter le débat. En revanche, il est assurément différent du même vin plus jeune. En général, les années lui permettent d’atténuer certains traits de caractère, qui peuvent être très marqués. À l’image des tannins omniprésents, qui lui font acquérir une complexité nouvelle et exprimer une partition aromatique différente.
En effet, un vin aux tanins bien équilibrés s’adoucit lentement au fur et à mesure que les tanins se dégradent. C’est notamment vrai pour les rouges : les arômes fruités de la jeunesse sont bien souvent supplantés par des arômes dits tertiaires de cuir ou de sous-bois. Pour les blancs, en Alsace par exemple, les vieux rieslings sont immédiatement reconnaissables à leurs notes « pétrolées ».
Un apogée éphémère
À quel âge peut-on dire d’un vin qu’il est vieux ? Il n’y a pas de règle. En fonction du travail effectué au domaine, du profil voulu par le vigneron, du terroir ou du millésime, certains seront à leur meilleur niveau après deux ou trois ans de vie, quand d’autres l’atteindront après dix ou vingt ans de vieillissement. Mais attention, le vin poursuivant son évolution, cet état de grâce ne dure pas à l’infini. Si la robe du vin est marron orangée, terne et trouble, ce n’est pas bon signe. Tout comme si à l’ouverture, se dégage une odeur aigrelette… le vin est trop vieux.
Il ne faut pas penser que plus il est vieux, meilleur est le vin ! Il ne faut pas confondre vin vieux et vin trop vieux ! Pas de miracle : un vin médiocre dans sa prime jeunesse ne deviendra pas formidable avec le temps qui passe.