Les modifications climatiques s’abattent sur le vignoble ! Coup de projecteur sur leurs conséquences et la réaction des habitants de la planète-vins.
Qu’on se le dise, le réchauffement climatique n’est plus un concept abstrait, mais une réalité pour les vignerons qui en constatent les incidences dans leurs parcelles comme dans leurs vins.
Les effets du réchauffement climatique
Après une longue période de sommeil en hiver, la vigne a désormais tendance à sortir de sa léthargie plus tôt qu’avant… Les bourgeons sont pressés de sortir – ce qui les exposent au risque de gel tardif – et c’est tout le calendrier qui s’en trouve accéléré, jusqu’à des vendanges de plus en plus précoces !
Conséquence sur les raisins : des maturations de fruit express et brutales.
Effet sur les vins : une montée en flèche des degrés alcooliques et une chute de l’acidité, d’où des cuvées plus puissantes, plus lourdes et moins vives.
Ce phénomène, d’abord visible dans les vignobles du sud de l’Hexagone, commence aussi à s’inviter plus au nord. Les scénarios les plus alarmistes prédisent même une disparition pure et simple d’une partie des vignobles méridionaux, à cause du réchauffement climatique et d’une ressource en eau qui commence à se tarir. Peut-être un peu exagéré…
Une autre tendance observée ces dernières années, liée au changement climatique : des « caprices » météorologiques de plus en plus sévères, grêle, épisodes de canicule jusqu’à meurtrir les raisins de brûlures comme en début d’été 2019 dans bon nombre de régions.
Une solution miracle ?
Face à ces questions surtout pas anecdotiques, la viticulture française perd un peu son latin et cherche des réponses tous azimuts. Période critique autant que passionnante !
Première direction : les cépages, avec par exemple la création de variétés hybrides plus adaptés ou la remise « en service » de cépages anciens tardifs qui donneraient des vins moins portés sur l’alcool.
D’autres pistes ? Pourquoi ne pas planter des vignes en altitude, dans les appellations où la chose est possible, de la Savoie au Roussillon en passant par la Corse par exemple : dans ces endroits, la baisse des températures pendant la nuit en période de maturation permet de préserver de la fraîcheur dans les vins. Intéressant !
A part ça, on imagine aussi développer le vignoble dans des régions septentrionales, planter sur des pentes moins exposées au soleil, modifier les densités de plantation, autoriser l’irrigation pour l’instant interdite dans la plupart des AOP, etc. Et c’est tout le monde viticole embarqué dans un sacré « remue-méninges ». A commencer par les vignerons qui modifient aussi leurs pratiques. La culture bio ou biodynamique, qui favorise un enracinement profond des vignes, permet à ces dernières d’échapper au stress provoqué par la sécheresse. De même, les viticulteurs ne cherchent plus à vendanger des raisins à très hautes maturités, mais plutôt à juste maturité. Et, au chai, nombre d’entre eux œuvrent plus en délicatesse qu’autrefois. Fini le temps où ils visaient une extraction de la matière à outrance qui a tendance à donner des vins patauds.
Le réchauffement climatique n’est plus un fantasme. Puisqu’il est hors de question que les Français renoncent à leur boisson préférée, l’univers viticole tente de s’y adapter. Un remède miracle ? Plutôt un faisceau de solutions.