L’identification d’un vin par une Appellation d’Origine Contrôlée suffit-elle à en faire un « bon vin » ? Rien n’est moins sûr !
Quand on ne connaît pas le travail du producteur, vers quoi se reporte-t-on au moment d’acheter du vin ? Vers la couleur souhaitée, évidemment, et vers l’appellation affichée en grosses lettres sur les bouteilles. Pour autant, l’appellation d’origine contrôlée (AOC) – aujourd’hui devenue appellation d’origine protégée (AOP) dans sa version européenne – est-elle un gage de qualité ? Petit rappel : l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO), devenu Institut National de l’Origine et de la Qualité, a été créé en 1935 et a reconnu dans la foulée de nombreuses AOC viticoles dans toutes les régions de France.
Le cahier des charges, clef de voûte de l’AOC !
Une AOC valorise une origine géographique, un savoir faire et une typicité, via un cahier des charges défini par les vignerons eux-mêmes et entériné par l’INAO après des discussions qui peuvent durer des années. De la définition de l’aire d’appellation à la mise en bouteilles, tout le processus de production est passé au crible de ce document : densités de plantation, taille de la vigne, encépagement, rendements, vendanges manuelles ou mécaniques, techniques œnologiques, durée d’élevage, étiquetage, etc. Rien n’est laissé au hasard ! Le hic ? Difficile par exemple de mettre d’accord des producteurs engagés dans une démarche conventionnelle et d’autres, militants de la cause bio par exemple. Résultat d’un compromis entre vignerons mus par différentes philosophies, le cahier des charges de la plupart des AOC se révèle donc assez permissif. Si les trois fameuses lettres sont la garantie d’une origine, elles ne sont donc pas forcément une garantie de qualité !
L’échelle de vérité ? Celle du domaine !
On note tout de même que, depuis quelques années, de nouvelles appellations, souvent de taille modeste, naissent à l’initiative de groupes de vignerons doués d’une forte cohésion et montrent un niveau général assez élevé. Mais vous l’aurez compris, il est urgent d’oublier les a priori, négatifs ou positifs, sur telle ou telle appellation. Dire que « Le saint-émilion c’est bon et le muscadet c’est mauvais » n’est pas pertinent car, dans les deux cas, il existe des cuvées épatantes et des vins médiocres.
Plus que l’appellation, la seule échelle à véritablement prendre en compte est celle du travail réalisé dans chaque domaine !